Qu’est-ce que l’économie sociale ?
D’abord, il est essentiel de définir ce qu’est l’économie sociale. En Wallonie, comme ailleurs en Belgique, l’économie sociale désigne un ensemble d’activités économiques portées par des organisations (associations, coopératives, etc.) qui placent la finalité de service à la collectivité ou à leurs membres au-dessus de la recherche du profit.
Concrètement, cela se traduit par quatre grands principes inscrits dans le décret wallon relatif à l’économie sociale :
- Finalité de service à la collectivité ou aux membres : L’objectif premier est de répondre à un besoin social, environnemental ou culturel.
- Autonomie de gestion : L’entreprise est indépendante des pouvoirs publics et des entreprises traditionnelles.
- Processus de décision démocratique : Le pouvoir n’est pas lié au capital détenu. Le principe « une personne, une voix » est souvent la règle.
- Primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus : Les bénéfices sont majoritairement réinvestis dans le projet pour en assurer la pérennité et l’impact social.
Maintenant que les bases sont posées, évaluons votre projet à l’aune de notre grille d’analyse.
1. Le porteur de projet : êtes-vous prêt pour l’aventure ?
Toute initiative, aussi brillante soit-elle, repose sur les épaules de celui ou ceux qui la portent. Un projet d’économie sociale ne fait pas exception. Il est donc crucial de vous interroger en toute honnêteté :
- Avez-vous les compétences nécessaires ? Gestion, communication, connaissance du secteur… Personne ne peut être expert en tout, mais il est important d’identifier vos forces et vos faiblesses pour, le cas échéant, vous entourer des bonnes personnes.
- Disposez-vous du temps nécessaire ? Lancer un projet est une activité chronophage. Il faut être réaliste sur le temps que vous pouvez y consacrer.
- Êtes-vous suffisamment motivé ? Le chemin de l’entrepreneuriat social est semé d’embûches. Une motivation profonde et alignée avec les valeurs de votre projet sera votre meilleur carburant.
Si vous êtes un collectif, ces questions se posent à l’échelle du groupe. La complémentarité des profils et la solidité des liens entre les membres sont des atouts majeurs. Le collectif est même un projet en soi et fait l’objet d’une maturation, d’une réflexion et d’un travail en amont du projet.
2. L’idée : votre projet a-t-il du potentiel ?
Une fois le porteur de projet (ou le collectif) validé, il est temps de se pencher sur l’idée elle-même. Il ne s’agit pas d’avoir un business plan de 50 pages, mais une ébauche claire et cohérente de ce que vous voulez faire. Voici quelques pistes de réflexion :
- Quel est le problème que vous cherchez à résoudre ? Votre projet doit répondre à un besoin réel et identifié.
- Quelle est la solution que vous proposez ? Soyez capable de décrire votre activité de manière simple et concise.
- Qu’est-ce qui rend votre projet innovant ? Votre approche est-elle nouvelle ? Apporte-t-elle une plus-value par rapport à l’existant ?
Cette phase d’idéation est fondamentale. C’est elle qui donnera une direction à votre projet et vous permettra de communiquer efficacement autour de celui-ci.

3. Le marché : votre projet est-il viable économiquement ?
Une entreprise d’économie sociale reste une entreprise. Elle doit donc être économiquement viable pour perdurer. Il est donc indispensable de vous interroger sur l’existence d’un marché pour votre projet :
- Qui sont vos bénéficiaires/clients ? Il est essentiel de bien connaître votre public cible pour adapter votre offre à ses besoins.
- Votre projet a-t-il un modèle économique ? Comment allez-vous générer des revenus ? Vente de produits ou de services, subsides, dons… Plusieurs modèles peuvent coexister.
- Quelle est la concurrence ? Il est important de connaître les autres acteurs présents sur votre marché pour vous positionner de manière pertinente.
Cette analyse de marché ne doit pas être un frein, mais un outil pour affiner votre projet et le rendre plus robuste.
4. Les valeurs : votre projet est-il en phase avec l’économie sociale ?
C’est le critère qui distingue fondamentalement un projet d’économie sociale d’une entreprise classique. Votre projet doit être en adéquation avec les valeurs de l’économie sociale. Au-delà des quatre principes déjà évoqués, cela peut se traduire par :
- Une gouvernance partagée : Impliquer les différentes parties prenantes (salariés, bénéficiaires, etc.) dans les décisions importantes.
- Une attention particulière à l’impact social et environnemental : Mettre en place des indicateurs pour mesurer et améliorer votre impact.
- Une politique de juste rémunération : Assurer des conditions de travail et des salaires décents à vos employés.
- Un ancrage local : Favoriser les circuits courts et les partenariats avec les acteurs de votre territoire.
Conclusion
Si, à l’issue de cette réflexion, vous cochez la plupart des cases, il y a de fortes chances que votre projet ait toute sa place dans l’économie sociale. L’équipe de Propage-s peut vous accompagner dans vos démarches, que ce soit pour affiner votre projet, trouver des financements ou vous former (juridique, financier, communication, gestion de projets, gouvernance,..)
Lancer un projet d’économie sociale est une aventure exigeante mais passionnante. C’est l’opportunité de créer une activité qui a du sens, pour vous, votre collectif et pour la société.